Assis dans ton coin, accoudé au bar, tu observais la salle. Tu étais là, sans bouger depuis bientôt quatre heure, si bien que tu avais pu t'imprégner des lieux, te rendre compte de l'espace, de la manière d'agir des gens, et toutes les informations nécessaires. Et tu avais aussi eu l'occasion de repérer ta proie. Cette blonde qui slalomer avec grasse entre les personnes ici. Elle jouait bien son jeu, chaque personne qui s'adressait à elle, qu'elle charmait, tombait dans son piège. Mais toi, contrairement à eux, tu n'étais pas aveugle. Tu savais ce qu'elle était, cette face qu'elle cachait au monde entier. Et que le monde n'aurait jamais l'occasion de découvrir parce que tu ne comptais pas la laisser repartir d'ici vivante. Ce serait ta pire erreur, et un crime pour l'humanité. Car toutes ses personnes ignorantes ne pouvaient que compter sur toi, et les tiens pour faire le tri dans cette population qui se pervertissait un peu plus de jour en jour. Tu haïssais ce monde. Et si cela ne tenait qu'à toi, tu n'en ferais même pas parti. Mais ca ne tenait pas qu'à toi. Tu n'avais pas décidé de naître dans ce monde corrompu. Et tu n'avais pas le choix, il fallait que tu remettes les choses en place. Déterminé, tu commandes deux cocktail du jour. Une fois reçu, tu t'extirpes de ton siège, et tu t'approches de la blonde qui s'est installé un peu plus loin. Tu fais glissé le verre jusqu'à elle. « Il paraît que c'est le meilleur cocktail de tout Los Angeles. Je dois admettre qu'il n'est pas trop mal » Tu fais la conversation pour éviter qu'elle comprenne le dégout que tu ressens envers elle. Si tu étais un autre homme, tu aurais sans doute pu te rendre compte qu'elle était belle, même plus que ça, qu'elle attirait tous les regards. Mais toi, tu ne vois que le monstre en elle. Parce que cela fait bien longtemps que ton cœur ne bat plus, qu'il est seulement emplis de haine et de dégout. Tu es incapable de ressentir une émotion positive, si ce n'est la satisfaction de bien faire ton boulot. Tu ne t'intéresses à rien ni personne, ni ce n'est la chasse, la traque. Et lorsque tu as une proie dans ta ligne de mire, tu n'en démords pas. Tu vas jusqu'au bout, et tu ne passes pas à autre chose tant que tu n'as pas achevé ta proie. Cette fois-ci ne dérogera pas à la règle. « Alors, qu'en dîtes vous ? » Tu gardes un espace de sécurité entre vous. Tu ne comptes pas l'approcher de trop prêt, il faut juste que tu te montres assez malin pour parvenir à la faire quitter l'enceinte de l'établissement avec toi. Parce que tu ne peux rien lui faire devant tout ce monde. Il se ficherait bien de savoir le monstre qu'elle est, pour eux, tu ne serais qu'un meurtrier qui ne vaut pas mieux. « Vous avez l'air de bien vous amusez, vous venez souvent ici ? » Tu l'interroges, pour rentrer dans son intimité, l'amener à te faire confiance. C'est le meilleur moyen pour qu'elle te suive. « C'est la première fois pour moi. C'es nouveau. Mais l'ambiance me plait bien » Et laisser croire à ta timidité, à la nouveauté, ça les pousse toujours à vouloir t'aider. Oui, depuis le temps, t'étais passé maître dans l'art de berner les gens.