Leighton Yzild
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Messages : 1 Date d'inscription : 12/09/2022
| | | Sujet: Avancer dans le noir | Demyan Lun 23 Jan - 7:54 | |
| avancer dans le noir Leighton& Demyan Tu as beau presser ta lèvre avec un morceau de tissu, le sang continue de s’en écouler. Tu as mal. Chaque centimètre de ton corps te fait mal. Tes poignets sont strier de bleu d’avoir été maintenu par des liens trop serrés. Tes larmes ne cessent de couler. « Pute. Pute. Pute. » Tu entends ce mot qu’ils aiment à te murmurer encore et encore. Parce qu’à leurs yeux, tu ne vaux pas plus que ta mère. Elle a commis l’erreur d’avoir de l’espoir. De croire que ces chiens de gang accepterait d’une fille qu’ils n’ont pas désiré. Mais ta mère t’a assez raconter cette histoire pour savoir qu’il n’existe aucun espoir. Un malencontreux accident. Voilà ce que tu étais. Ta mère, une régulière. Ton père, l’un de ces connards, mais tu ne sais même pas lequel. Une capote qui se déchire. Une erreur. Un enfant non voulu. Le début de l’enfer. Ta mère avait voulu croire que puisque ton père était l’un d’entre eux, si elle admettait la vérité, peut-être qu’ils accepteraient de s’occuper de vous, de subvenir à vos moyens. Elle avait oublié qui ils étaient. Des tueurs, des dealers. Des proxénètes. Elle n’était rien d’autre qu’un défouloir. Ils l’ont accusé de mentir. D’avoir couché ailleurs, avec un autre homme. Et de vouloir leurs refiler le bébé. Ils l’ont traité de pute, de salope. Et puis, lorsqu’ils ont su que ce bébé était une petite fille, ils ont signé un marché. Ils voulaient bien s’occuper de toi, à condition que ta mère te livre sur un plateau d’argent. A condition que tu leurs appartiennes. Dans la merde jusqu’au cou, elle n’a pas hésité. C’était l’unique moyen pour que tu survives, que tu ne manques de rien. Ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’elle t’a condamné aussi sûrement que l’aurait fait le manque de nourriture.
Depuis, ils répètent le même processus qu’avec ta mère. Sauf que c’est toi, maintenant. C’est avec ton corps qu’il joue. Et c’est toi, qu’ils traitent comme une pute . Tu n’es qu’un corps qui leurs appartient. Et tu ne pourras jamais t’en sortir. Lorsque Nathaniel en a eu assez de faire mumuse avec toi, il t’a laissé ainsi. Le corps recouvert de bleu, la lèvre en sang, des habits déchirés. Il a même eu l’audace d’aller jusqu’à te jeter deux billets à la gueule. Et ce mot résonnant encore et toujours. Pute.
Alors, quand tu avais trouvé le courage de tenir sur tes deux jambes, tu avais fuis cet endroit en sachant qu’il faudrait que tu y retournes sous peu. Mais t’avais besoin d’une pause. De retrouver tes esprits, de récupérer ta volonté pour être de nouveau en mesure de faire face. Tu avais trébuché jusqu’à la petite maison abandonnée dans laquelle tu te réfugiais toujours quand ça ne va pas. Elle menace de s’effondrer à chaque instant, un peu comme ta vie. Alors tu te sens bien quand tu es ici.
Tu n'es là que depuis cinq minutes, t'évertuant à arrêter le saignement de ta lèvre, tremblante de froid lorsque tu entends le parquet grincer. Est-ce que l’un des gars t’a suivi ? Est-ce que l’un d’eux est venu finir ce que Nathaniel a commencé ? N’auras-tu donc jamais de répit ? Tu te recroquevilles un peu plus sur toi-même. Jusqu’à ce qu’un parfum arrive jusqu’à toi, embaume l’espace. « Demyan » Dans un élan, tu te retournes vers lui. Tu ne penses plus à rien, juste à lui qui est là. Juste à sa présence qui te fait du bien. Mais tu réalises qu’il ne t’a jamais vu ainsi. Qu’il ne sait rien de ta condition. Il connaît les grandes lignes. Ton appartenance a ce gang. Mais il n’a jamais rien su de tes difficultés, de tes conditions de vie. C’est ton secret. Un secret que tu veux à tout prix préserver. Tu aurais trop honte. « N’approche pas. Je ne veux pas te voir. » Tu souffles un grand coup. Tu te détestes pour tout ça. Mais si tu ne le fais pas partir, alors il devinera ce que les ombres de la maison cache encore à son regard. « Va t’en »
(c) Dandelion |
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