Tu te glisses dans un costume rouge bordeaux par dessus une chemise noire. Aussi noire que ton âme. Tu ne laisses rien au hasard. Tu veux que pour cette rencontre chaque détail puisse être parfait. Tu ne laisseras rien passer. Tu profites que la fille ne puisse pas encore quitter la chambre dans laquelle elle est enfermée pour t'apprêter au millimètre prêt. Pas un pli, rien de travers. Tu reflètes la perfection. Malgré cette malédiction qui pèse sur toi et qui t'empêche de quitter ce château, t'empêchant de te rendre à l'extérieur, tu tiens à rester fidèle à toi-même. Tu ne changeras pas pour faire plaisir à cette sorcière. Tu resteras l'homme propre sur lui, le dirigeant que tu étais avant cette sombre période. « Tout est prêt monsieur, le dîner sera servi dans quelques minutes » Tu lâches ton reflet pour croiser le regard de ton homme de main. « Très bien. Allez la chercher s'il vous plaît. Et veillez à ce qu'elle porte la robe que je lui ai fait monter plus tôt dans la soirée. » Tu n'as vu sa silhouette que de loin, mais tu ne doutes pas une seconde qu'elle sera parfaite dans cette robe, qui ne le serait pas dans une tenue si chère et si soyeuse.

Tu lisses ta veste qui n'en a aucun besoin et quitte enfin ta chambre pour te rendre dans l'immense salon qui a été organisé pour la sorte. Une immense table revêt son centre. Une table qui pourrait facilement accueillir tout un régiment mais où seulement deux couverts sont dressés. Divers plats variés ont été étalé tout le long de la table. Y'en a pour tous les goûts et tu es ravi de voir qu'il ne manque rien. Le coin de tes lèvres se plissent. Ca va être splendide. Comme dans tes rêves les plus fous. Grandiose. Mains dans les poches, tu t'approches de ton côté de table, prend place, croise les jambes, et tu n'attends plus qu'une chose : qu'elle daigne se pointer. Et alors que l'heure de sa présence arrive et s'écoule, la colère commence peu à peu à se faire sentir. Tu n'aimes pas que l'on te fasse attendre. Elle ne peut pas le savoir, mais elle ne refera pas cette erreur deux fois après cette soirée.

Enfin, au bout de dix minutes d'attente elle fini par arriver en haut du large escalier. Elle est éblouissante, telle que tu l'avais imaginé. Et ce ne sera qu'un plus grand plaisir encore que de la détruire, de la séduire pour qu'elle t'offre cette liberté que tu requières tant. Elle est ton dernier espoir, ton temps est écoulé, limité. Tu n'as plus le droit à l'erreur, il faut que ce soit la bonne. « Vous êtes en retard. » Ta voix claque alors qu'elle atteint la dernière marche. Tu ne lui as rien expliqué, elle ne connaît pas tes règles, mais tu t'en fiches. Tu ne comptes pas lui faire le moindre cadeau, elle subira la sentence. « Veuillez vous asseoir » Un ordre. Ni plus, ni moins. Ton regard ne la quitte pas, la transperce. Tu attends le moindre faut pas pour sauter sur tes pieds et lui faire comprendre que tu es, ce qui l'attend réellement. Bien sûr, ce dîner peut aussi se passer d'une manière bien plus calme. Tout dépend d'elle.

Au bout de plusieurs heures, tu avais arrêté de frapper à la porte et d’hurler. Tu ne comprenais pas pourquoi tu devais rester enfermer dans une chambre. Enfin une chambre… La pièce était plus grande que la maison entière que tu partageais avec ton père malade. Tu étais d’ailleurs venue dans ce château pour remplacer ton père mais voilà que tu te retrouvais enfermée ici. Soupirant lourdement, tu attrapes la lampe de chambre que tu envoies dans le mur. Il faut que tu sortes d’ici ! Allant jusqu’à la fenêtre, tu tentes de l’ouvrir. Mais comme la porte de chambre, elle est verrouillée. Celle-ci ayant en plus des barreaux. Grinçant des dents, tu ne sais plus quoi faire. Allant jusqu’au lit, tu te laisses glisser sur ce dernier. Pourquoi personne ne vient donc te voir ? T’expliquer ce que tu fais là ? Et surtout, comment tu pourras sortir d’ici ? Finissant par fermer les yeux, les doigts agrippés avec force au couvre-lit, tu finis par t’endormir.

C’est un léger frappement à ta porte qui te fait te redresser rapidement. Attrapant ce qu’il reste de la lampe pour te défendre, tu entends la clef qui tourne dans la serrure, avant qu’une femme n’entre dans la pièce. Elle est âgée, mais semble encore se tenir bien droite. Entre ses mains, se trouve une robe. Bien trop imposante à ce qu’il parait. « Je vais vous aider à vous vêtir. » Hors de question ! Te levant tu lui indiques que c’est hors de question. Elle ferme la porte derrière elle, mais tu as le temps de voir que plusieurs gardes sont postés devant celle-ci. Tu ne pourras donc clairement pas t’enfuir actuellement. « Pourquoi devrais-je me changer ? Mon jean est très bien ! Et dîtes-moi ce que je fais ici. » Mais elle n’en a que faire de ton avis. Elle avance dans la chambre, parfaitement à son aise, pour poser le vêtement devant la commode. « Monsieur Beats vous expliquera tout. Venez s’il vous plaît, je vais vous aider à enfiler votre corset. » Tu finis par accepter son aide, car tu vois bien qu’elle ne partira pas. Soupirant, elle te déshabille rapidement et cela te met mal à l’aise. Mais elle ne semble pas à s’en préoccuper. Elle t’enfile un corset, annonçant que ça plaira à son patron, avant de t’aider à te vêtir d’une magnifique robe bleue. Quand elle commence à toucher à tes cheveux, tu te recules rapidement. « Je sais me coiffer et me maquiller merci bien. » Elle semble vexée et choquée, mais elle finit par se retirer. Attrapant un fer à boucler, tu laisses tes cheveux ondulés. Un maquillage simple et tu es prête. Tu te demandes bien ce qu’il va t’arriver. La robe coûte plus cher qu’un an de salaire ! Frappant à la porte de nouveau verrouillée, tu annonces que tu es prête. Un garde t’ouvre avant de te précéder dans le couloir. Le second vous suit de près. Puis on t’ouvre la porte et on te laisse entrer. Tu détailles rapidement la pièce, avant de voir un homme assit à une grande table. Bien trop grande pour un repas à deux. Il prend la parole et tu le regardes en haussant les sourcils, exaspérée. « Je vous demande pardon ? Je suis peut-être en retard mais vous, vous m’avez enfermé. » Tu descends les quelques marches. Mais quand il reprend la parole pour te donner un ordre, cette fois, c’est de trop. Tu croises tes bras sur ta poitrine, avant de planter ton regard dans le sien. « Non. Je n’ai aucun ordre à recevoir de vous. » Derrière toi, tu entends un hoquet de surprise. Mais tu n’en as que faire. Tu n’as pas à être polie, alors qu’il t’a kidnappé. « J’exige de savoir pourquoi j’ai été enlevée par vous, un fou psychopathe ?! » Tu ne te rends pas compte qu’il peut être dangereux. Mais pour l’instant, tu veux des réponses. C’est le plus important pour toi.

La robe:

De l’intérieur, tu trépignes. Cette soirée, tu l’imagines depuis un certain temps déjà. Mais de l’extérieur, tu ne laisses rien paraître. Tu es, et tu resteras en toutes circonstances cette personne froide, distante, et cruelle que tes employés – esclaves – décrivent. Parce que tu n’es pas idiot, tu sais très bien ce que l’on pense de toi une fois que tu as le dos tourné. Bien qu’aucun d’eux ne prendraient le risque de te contrarier. Ils savent ce qui les attend. Ils savent qu’il ne survivraient pas à un tel affront. Les rumeurs qui traînent sur toi dans les couloirs ne sont pas que des rumeurs. Elles sont fondés. Tu es sadique. Impitoyable. Et tu comptes bien faire de cette nouvelle jeune femme, ta reine. La bonne. Mais tu ne reculeras devant rien. Et s’il faut d’abord que tu la réduises en esclavage pour qu’elle ne se rebelle pas, qu’elle se soumette… c’est dans tes capacités. Tu trouveras même un grand plaisir là-dedans.

Tu as fait préparer cette soirée pour que chaque détail puisse être parfait. Ton costume met ton physique en valeur, en parfait contraste avec ce qui te correspond : rouge sang, er noir d’ombre. La table a été dressé, la cuisine faite pour 15 bien que vous ne serez que deux à manger. Le vin est déjà servi. Il ne manque plus que ta reine, mais elle ne manque pas de se faire attendre. Et tu n’aimes pas ça. Tu n’as pas beaucoup de qualité, mais là ponctualité en fait parti, et tu détestes les gens qui ne respecte pas cela. Et tu ne manques pas de le lui faire remarquer.

Dès lors, tu te rends compte qu’elle possède une langue bien trop pendu. Tu n’aimes pas que l’on te tienne tête, que l’on pense avoir ne serait-ce qu’une infime droit de veto. « Ma douce, tu n’es pas en position d’exiger quoi que ce soit. » D’un geste brusque, tu te redresses, repousse ta chaise qui grince sur le sol, et t’approche d’elle. A pas lent. Pour bien faire son effet. «  Je suis le maitre ici. C’est moi qui décide. Et j’ai décidé que tu allais t’asseoir et prendre ce diner avec moi. » Tu attends. Va-t-elle encore se rebiffer ou aura-t-elle un peu de jugeote. « Tu n’as pas beaucoup de solution qui s’offre à toi. Tu es ici, et tu ne sortiras jamais de ton château. Tu es prisonnière. A toi dans décider les thermes et conditions. » Tu laisses le doute s’imposer. Tu veux bien la traiter en reine, mais tu veux qu’elle continue de te craindre. Parce que ce sera toujours toi qui décidera, toi qui aura la main sur ce qu’il se passe dans ce château. « Tu peux te comporter comme tu le fais, égoïstement, et alors tu vivras l’enfer sur terre. Tu pourras dire adieu aux mets, aux robes, à la chambre cinq étoiles. Ou alors, tu peux accepter ce que je te propose. Devenir ma reine. Régner avec moi sur ce domaine. Et profiter de la vie que je t’offre. » Tu lui souris, de ce sourire à la fois charmant et détestable. « Tu peux choisir d’être reine ou esclave, de te rebeller ou de te soumettre, de manger dans une cuillère d’or ou de lâcher le sol. La suite ne dépend que de toi. » Tu avances encore vers elle, tu franchis ce pas qui vous séparer encore l’un de l’autre. Ton regard la déshabille, des pieds à la tête. Tu sais que tu ne t’es pas tromper, qu’elle est la personne que tu dois avoir à tes côtés. « Mais sache que si tu choisis le chemin de la rébellion, tu n’en sortiras pas indemne. Parce que lorsque je parle d’enfer, je ne parle pas que de quelques coups d’éclats. Tu souffriras. Tu ne seras plus seulement captive ici, tu seras prisonnière des donjons. Sale, insalubre, sombre. Je ne sais pas tout ce qu’il s’y passe. Des choses mauvaises. Très mauvaise. » Ton doigt s’égare le long de sa joue, en une douce et lente caresse. Avant de descendre sur sa gorge, menace implicite qu’il ne te suffirait que d’un geste pour l’envoyer six pieds sous terre. Mais tu ne t’arrêtes pas là. Tu continues, caresse la bosse de son sein. Une deuxième menace tout aussi implicite de ce que tu pourrais faire à son corps si tu le souhaitais. « Cette robe vous va à ravir, ma douce. Vous avez très bon goût. Puis-je vous convier à vous asseoir à nouveau ? Profitez de ce repas, vous aurez le temps cette nuit de gamberger quand à ce que vous déciderez de faire. » Tu te montres charmant, histoire de lui embrouiller le cerveau pour mieux la manipuler. C’est l’un de tes plus grands atouts. Les rendre accro à toi.