J'ai besoin de toi, pour toujours.

Depuis trois jours, Tessa n’était plus que l’ombre d’elle-même. Elle ne cessait de repenser à ce qui s’était passé avec Henry et Hardin. Elle avait bien compris qu’Hardin avait blessé une amie du jeune-homme. Et même si elle avait appris que c’était avant elle, Tessa ne pouvait s’empêcher de se sentir mal. Il avait beau avoir changé, le passé finissait toujours par les rattraper. Et elle en avait marre de tout ça. Dès qu’elle essayait d’arranger les choses, tout partait en vrille  la minute d’après. Ça en devenait épuisant. Soupirant, elle attrape son classeur rouge et blanc. Aucune nouvelles depuis ces trois jours, depuis cette dispute, car elle voulait simplement défendre le point de vue d’Henry. Il faut qu’elle travaille, peu importe ses états d’âme, ses notes ne doivent pas baisser, sous aucun prétexte. Elle a réussi à obtenir un travail, maintenant, elle doit le garder. Soupirant lourdement, une main appuyée contre le front, elle commence à lire tranquillement ses notes de cours. Mais elle n’arrive pas à se concentrer complètement sur ce qu’elle lit. La porte s’ouvre, et comme une idiote, Tessa pense immédiatement à Hardin. Mais non, c’est simplement Andrew qui rentre, le sourire aux lèvres. Et Tessa s’en veut d’avoir l’air aussi maussade, même s’il lui a manqué. « Alors Tess, qu’est-ce qui se passe ? » Il vient immédiatement s’assoir à ses côtés. Elle n’a rien eu le temps de lui dire, il a de suite compris que quelque chose n’allait pas. Le regardant, Tessa s’en immédiatement les larmes qui lui montent aux yeux. Elle a l’impression que de pleurer, depuis qu’elle le connait. En même temps, depuis qu’elle a rencontré Andrew, les choses ne vont plus avec Hardin. Posant la tête sur l’épaule de son ami, elle lui raconte tout ce qu’il a loupé. Les retrouvailles et excuses qu’elle voulait donner à Hardin. L’arrivée d’Henry, un ancien ami à elle, qui a tout chamboulé. Et surtout, l’engueulade avec Hardin quand elle a essayé de soutenir Henry. « En même temps, Henry avait raison en disant que c’était mal, non ? » Tessa n’arrête pas d’y réfléchir depuis trois jours, et ça commence sérieusement à la travailler. Mais Andrew confirme qu’elle a bien fait, qu’elle avait raison. Malheureusement, ça ne soulage pas le cœur de Tessa, qui finit en lui racontant la conversation avec sa mère. Se redressant, elle sèche ses larmes avant de se retourner pour regarder de nouveau ses notes. Andrew lui pose une main réconfortante sur l’épaule, avant de lui tendre son I-phone pour qu’elle puisse mettre de la musique. Le regardant avec des yeux ronds, elle ne comprend pas. Surtout qu’elle pensait qu’il allait appeler son copain. « Tu seras plus au calme et le tiens doit être encore déchargé vu que tu n’as pas répondu à mes sms. » Vérifiant, elle voit plusieurs messages, mais effectivement, c’est le logo de la batterie qui clignote. Soupirant, elle repousse son téléphone et prend celui d’Andrew en le remerciant d’un sourire, avant de brancher ses écouteurs. Et elle se remet à lire. Les musiques tristes envahissent son espace, mais cela permet à Tessa de se concentrer. Elle sursaute lorsqu’Andrew pose de nouveau sa main sur son épaule. « Tess, tu viens manger ? » Même si elle n’a pas faim, elle se force à se lever. Son ami a commandé des pizzas, ayant très bien vu qu’elle n’a presque rien avalé, si ce n’est du café, depuis trois jours. Mais au bout d’une part, elle en peut déjà plus. Aussi, elle annonce à Andrew qu’elle va prendre une douche. Sous l’eau, elle regarde sa peau rougir. Mais ça n’efface pas la douleur qu’elle ressent au plus profond d’elle-même. Sortant, elle enfile son vieux pyjama gris, avant de retourner dans sa chambre. Elle trouve Andrew affalé, en train de parler sur skype avec son copain. Faisant signe à ce dernier, elle se glisse sous sa couette, avant de rassurer Andrew sur le fait que le bruit ne la dérange pas. Branchant son téléphone, elle fait défiler les quelques photos qu’elle a d’Hardin. Son cœur se serre de douleur, et elle étouffe un sanglot. Les larmes dégringolent sur ses joues. Puis quand elle est certaine qu’Andrew s’est endormi, elle se redresse et sort de la chambre, son téléphone dans la main. Téléphonant à Hardin, malgré ses larmes, elle étouffe un nouveau sanglot lorsqu’elle entend la boite vocale lui répondre. « Hardin … c’est moi … enfin c’est Tessa … Je … Ca va pas et .. je veux pas que tu penses que je t’appelle pour ça mais… c’est dur de vivre comme ça … Tu me manques et… » Mais elle est tellement pathétique qu’elle raccroche très vite. Sans se préoccuper de ne pas avoir de vêtements ou de chaussures, elle sort rapidement. Heureusement, elle a ses chaussettes antidérapantes. Poussant les portes, Tessa se dirige vers l’extérieur, se moquant qu'il soit près de 4h du matin. En passant devant les tables de pique-nique, elle s’énerve. S’asseyant contre un arbre près du parking, elle remonte les genoux contre sa poitrine. Pendant un moment, incapable de dire combien de temps, elle attend, les larmes coulant toujours sur ses joues. Ses mains ont bleuies avec le froid, mais elle ne le ressent pas. Regardant une nouvelle fois son téléphone, elle voit qu’elle n’a plus de batterie. Soupirant, elle se dit que ça ne sert à rien de rentrer pour le brancher, de toute manière, Hardin s’en fout …

J'ai besoin de toi, pour toujours.

Un jour. Puis deux. Au troisième, tu n'en tiens plus, mais t'as pas envie d'être celui qui faibliras. T'es un lâche. Un putain de lâche. T'as même pas le courage de franchir ce cap. C'est toi qu'à merdé. C'est toi qu'a agis comme un connard. T'as plus rien à te prouver depuis un baille, mais tu continues à te détruire. Comme si ta vie pouvait être pire qu'aujourd'hui. Tu te rends compte, lorsque tu regardes l'écran de ton portable, qu'elle t'a pas appelé depuis la dernière fois. Signe que tu ne lui manques pas. T'es con. T'as joué, t'as perdu, t'es un looser. Cette fille était trop bien pour toi, de toute façon, alors c'est sans doute mieux comme ça. T'es sorti, avec ta bande de pote. Ou ce qu'il en reste du moins. Parce que depuis que t'as commencé à sortir avec Tess, ta vie à virer à 180 °. C'est à t'en donner le tournis. Mais t'aimais ça. Comme un con, t'es tombé amoureux d'elle. C'était qu'un pari, mais t'as viré de cap. Parce que cette fille, c'est ton damne. C'est ta porte de sortie. C'est ta bouée de sauvetage. Mais à chaque fois que t'arrive à t'en sortir, tu t'effondres, tu gâches ce qui t'arrive de mieux. Tu salis la personne magnifique qu'elle est. Mais vu ton passé, c'est logique. Tu peux pas être heureux. C'est le karma qui te punis pour les vies que t'as brisé. Tu détruis ce que tu touches. C'est pour ça que ta mère t'a éloigné. Même elle, n'a pas voulu de toi. Elle t'a refilé à ton père. Un père qui n'a jamais été dans ta vie. T'en as rien à foutre. T'as juste envie d'envoyer bouler le monde entier. D'envoyer chier ce putain de karma. Et comme à chaque fois, tu pioches dans ton remède à toi. Tu bois. Tu te saoules. T'es ivre. Tu cognes. T'es à moitié là. A moitié pas là. T'ouvres une paupière, pour te rendre compte que t'es échoué comme une baleine contre une poubelle. T'es pire qu'un déchet. Tu te fais honte à toi-même. Mais c'est ça, ta vie. Ce qu'elle a toujours été. Y'a une musique forte. Trop, pour la migraine que tu te tapes. Et tu te rends compte que c'est ton portable. Tu le regardes, et le nom qu'apparaît, tu le vois qu'à moitié. T**s*. C'est qui, ça ? Puis tu distingues la photo. Et là, ton sang fait qu'un tour. Tess. Elle t'appelle. Mais t'es pas bien, là. Si tu décroches, elle va comprendre. Et ca finira sur une dispute plus violente qu'à l'accoutume. T'es partagé, parce que t'as envie de lui parler. Mais t'as pas envie de lui faire plus de mal que déjà. T'es un boulet. Et le temps que tu te décides, c'est trop tard. T'as raté l'appel. Et tu te convaincs que c'est mieux comme ça, de toute manière. Ton téléphone vibre à nouveau, l'espoir renait, mais ce n'est qu'un message. Et là, t'es trop éméché pour le lire. Il faut bien patienté dix minutes, peut-être un peu plus, pour que ta vision revienne à la normale. Puis t'appuies sur la touche de ton répondeur. Et quand tu le portes à l'oreille, t'as loupé les premiers mots, tellement t'as pas de coordination, mais tu reconnais sans mal la voix de Tessa, mélangée à un flot d'émotion, de larmes, même ?? Merde ! Tu sautes sur tes pieds, mais tu te casses la gueule. Double merde ! T'essaies même d'écrire une message, pour Tess, mais t'abandonnes bien vite, quand tu te rends compte que ton message ressemble d'avantage à : Tfjess, plkjfvhvueurs pasfkg, je t'afjignerflsme, qu'à un véritable message. C'était pitoyable. T'es fâché contre elle, mais tu sais que tu peux pas la laisser comme ça. Tu l'aimes, au fond. Même si tu t'en protèges encore. Cette fille coincé, tu l'aimes au delà du vraisemblable. Alors même si la tâche s'avère délicate, qu'il te faut le double, voir le triple du temps que tu prends en temps normal pour arriver jusqu'au campus, tu prends ton courage à deux mains. T'es love de cette fille, et bordel ça te fout les chocottes. T'arrives enfin à destination, et tu regardes même pas autour de toi. Tu traces, aussi vite que tu l'peux, vers sa chambre. Tu cognes comme un malade contre la porte. Et lorsqu'elle s'ouvre, tu t'apprête à te jeter sur les lèvres de ta petite amie, mais c'est un gars, que tu découvres. Attends, quoi ? Tu restes sur le cul. Un peu perdu. Tu t'es trompé de chambre, sans doute. Tu connais pas ce type. Mais lui, te reconnais. « Tessa est sortie » What ? Tu comprends pas. Mais t'as pas envie de discuter avec lui. T'as juste envie de trouver Tessa. Alors tu fais demi tour. Tu marches un peu, et c'est là que tu l'aperçois, pareil qu'à votre dernière dispute. Tu t'avances vers elle, cette fois, tu marches droit. Tomber face à ce type, t'as fais l'effet d'une douche froide, alors t'es un peu moins givré. « Tess.. » Tu t'avances jusqu'à la table qu'elle a choisi, puis tu laisses tomber à genou face à elle. T'as pas envie de te battre avec elle ce soir. « Tu me manques aussi, Tess.. » Tu poses sa tête sur ces genoux, comme un gosse, mais ça te fait du bien. Vous avez pas encore mis les mots sur vos doutes, mais ça te fait du bien de la retrouver. Tu sais pas ce qu'elle t'a fait, mais t'es plus le même homme, depuis que t'es avec elle. C'est dur, mais pour elle, t'as envie d'arrêter tes conneries. « T'es gelé, ma belle. » Tu sais pas depuis quand elle est là, mais ça doit faire un petit temps déjà.

J'ai besoin de toi, pour toujours.

Elle se sent tellement mal. Et pour cause, toutes ses disputes avec Hardin ont le don de l’épuiser. Elle aimerait tellement réussir à tourner la page, mais c’est chose impossible. Il est ancré en elle et dans le fond, la blonde pense qu’elle ne pourra jamais autant qu’elle ne l’a aimé. Alors certes, il ne s’est intéressé à elle que pour un pari au départ, mais elle a fini par lui pardonner. Après tout, il lui avait prouvé que ce n’était pas qu’un défi. Et pourtant, une énième dispute entre eux, et Tessa se retrouvait une nouvelle fois plus bas que terre. C’était comme une question d’habitude, alors que ça lui pesait de ne pas avoir une relation qu’on pourrait qualifier de normale. Elle voyait pourtant les autres filles avec leur copain. Assise dans le froid, les mains bleuies par l’air bien trop matinal, Tess ne se rend même pas compte qu’elle grelotte. Elle devrait rentrer, se mettre au chaud et l’oublier. Sauf qu’elle n’est même pas capable de le faire. A travers ses larmes et sanglots, elle entend son prénom. Relevant le regard, elle voit la silhouette d’Hardin. Pendant plusieurs secondes, la blonde est persuadée qu’elle est en train de rêver. Après tout, il ne lui a pas répondu, ni rappelé. Il s’en fout d’elle, elle n’est qu’une de plus dans son tableau de chasse. Mais pourtant, quand le visage du brun se trouve juste devant elle, un nouveau sanglot se bloque dans sa gorge. Elle n’y croit pas. Il est vraiment là, devant ses yeux ! « Hardin … » Elle ne sait pas si elle murmure son prénom ou si elle se contente de le penser bien trop fort. Mais il est vraiment là, elle n’y croit pas elle-même. Pourtant quand il lui annonce qu’elle lui manque, la blonde sent ses larmes qui coulent une nouvelle fois. Mais cette fois-ci, c’est plus de bonheur qu’autre chose. La boucle s’enclenchant une nouvelle fois, alors qu’elle veut croire que cette fois, tout sera différent. Et pourtant, Tessa a eu l’occasion de nombreuses fois, de voir qu’avec Hardin, ils finissaient par se déchirer. Mais il vient à poser sa tête sur les genoux de la blonde. Elle le laisse faire, alors qu’elle devrait l’envoyer balader après être resté autant de temps sous silence. Grelottant toujours à cause du froid, elle ne peut s’empêcher de sourire de ses lèvres gelées. « J’ai oublié de prendre mon manteau et chaussures … » En même temps, elle était tellement mal dans son lit, qu’elle était sortie sans vouloir réveiller Andrew. Une erreur sans nul doute, mais sur le coup, Tess n’avait pas réfléchi. Bougeant légèrement, forçant Hardin à se relever, elle se dit qu’il est temps de rentrer. Avalant difficilement sa salive, la blonde se demande comment elle va pouvoir poser la question. « Tu … tu es venu pour rester ? » Elle l’espère. Elle n’en peut plus des aller-retours entre eux. Et pourtant, ce n’est que ça depuis le premier jour. Pourtant, elle veut croire que cette fois-ci, les choses seront différentes. Serrant ses bras autour d’elle pour se réchauffer, elle se dit qu’une nuit avec lui, ne peut pas faire de même. « Tu viens te coucher avec moi ? Je ne veux pas te forcer ...» Elle murmure doucement, ne voulant pas que ça parte en dispute. Avançant péniblement dans le froid, Tess arrive dans sa chambre. Andrew est assis sur son lit mais quand il voit Hardin, il sourit. « J’vais dormir chez Max. Il m’attend. » Et il s’en va, après avoir pris la blonde dans ses bras. Elle ne doute pas qu’Hardin va avoir de nombreuses questions à propos de la présence d’Andrew ici. Une erreur dans les bureaux mais qui finalement, a été parfaite pour Tessa. Cela lui a fait du bien au moral d’avoir un ami quand elle souffrait du silence d’Hardin.

J'ai besoin de toi, pour toujours.

Quand tu repenses à ta première rencontre avec Tess, à ce simple pari, qui a failli foutre votre histoire en l'air. Toutes les étapes que vous avez franchi ensemble. Toutes les fois où vous vous êtes déchirés. Mais ça ne semble pas vous servir de leçon. Où alors c'est toi qui joue au con. A chaque fois qu'elle te pardonne, tu lui offres toutes les excuses de te jeter à nouveau, de te repousser. Parce qu'au fond, si t'es sûr d'une chose, c'est qu'elle ne te mérite pas. Elle ne mérite pas que tu lui fasses tout ce mal que tu lui infliges. T'es même pas capable de la choisir. Quel genre d'imbécile laisserait partir une femme comme Tess ? Une femme qui pardonne toutes tes erreurs ? Bien sûr, y'a Molly, mais elle, c'est différent. Elle ne t'aime pas, elle n'en veut qu'à ton corps. Tess, elle, elle t'aime. Tu ne peux pas en douter, pas alors qu'elle accepte tes conneries les unes après les autres. Qu'elle te pardonne à chaque fois, alors que ce que tu lui infliges est impardonnable. Elle a eu un accident à cause de toi. Putain, il faut que tu arrêtes de te comporter de cette manière. Tu ne peux plus jouer avec elle comme ça, avec sa vie. Tu lui dois d'être là pour elle, ou alors tu dois lui laisser regagner sa liberté. Mais ça, t'en es incapable. « Un jour tu oublieras ta tête. » Tu ne sais pas pourquoi tu dis ça. Peut-être que tu as l'espoir que ça brise cette distance qui s'est installé entre vous. Parce que tu ne sais pas quoi lui dire. Tu ne sais pas de quelle manière te comporter avec elle.

Est-ce que tu as bien fait de prendre cette décision, de venir la retrouver ? Tu en doutes quand tu l'entends te poser cette question. Tu ne veux pas lui donner des espoirs inutiles. Tu sais que ce n'est pas la bonne manière a adopter, mais tu gardes le silence.. Encore ce silence, mais tu ne peux pas lui dire que tu n'es pas prêt, que tu n'es pas capable de la rejoindre ici. D'une certaine manière, tu doutes. Tu n'es pas prêt à faire ce pas, à te rendre compte de ce que voudrait dire que tu déménages pour elle. Mais cette distance te tues aussi bien qu'elle la déchire elle. Ce n'est pas une situation viable, et ça aussi, tu en as conscience. Il va falloir trouver une solution, et vite. « Je te suis » Tu n'es pas très bavard, mais pour dire quoi ? Tu te redresses et l'attire dans tes bras. Tu t'efforces d'essayer de la réchauffer au mieux. Elle est gelé, et tu ne veux pas qu'elle tombe malade. Pas à cause de toi. Tu ne veux pas qu'elle se mette en danger pour toi.

Lorsque vous arrivez, c'est encore ce type qui vous ouvre. Tu sers les mâchoires, tu ne dis rien, mais tu n'en penses pas moins. Mais lorsqu'il quitte la chambre, tu ne peux t'empêcher de craquer. « Bordel, mais que fous ce mec dans ta chambre, Tess ? » Pour une fois, tu t'efforces de poser une question avant de partir au quart de tour, fût un temps tu aurais juste casser la tête de ce gars. Là, tu essaies d'être un peu plus responsable, pour elle. Mais si elle te dit que c'est son amant, tu vas dégoupiller, tu ne pourras pas l'accepter. Déjà sa présence n'est pas un bon présage, alors tu t'attends au pire. « Je m'efforce de ne pas faire demi tour pour aller lui casser la gueule, alors s'il te plaît, dis-moi qu'il ne s'agit pas de ton amant » Tu fermes les poings, clos les paupières et prends une grande inspiration. Essayer de rester calme est plus compliqué que ce qu'il ne parait. Alors tu t'essaies de ne pas penser à lui, et à défaut, tu t'approches de Tess. Parce qu'elle t'a manqué. Parce que tu hais cette distance entre vous. Parce que tu as juste envie de te retrouver dans tes bras, contre son corps. Parce qu'elle s'est toujours avéré être le meilleur moyen pour tout oublier. « Dis-moi que pendant que j'étais en train de me morfondre à Londres, tu n'étais pas en train de m'oublier ici. » Ta voix se brise, c'est presque une supplique. T'espères que ce n'est pas déjà trop tard, que tu ne l'as pas déjà perdu. T'es minable. Jamais une femme ne t'avais retourné comme ça. Mais elle, elle te met carrément à terre. Tu la serres fort contre toi. Tu ne rêves que d'une chose, l'embrasser, mais ça te paraît déplacé, prématuré.

J'ai besoin de toi, pour toujours.

Il est bien vrai qu’un jour, elle oubliera sa tête. Mais elle était tellement mal, elle ne pouvait pas rester dans sa chambre à ne rien faire. Tessa tournait en rond, ayant l’impression d’étouffer dans son lit. Mais contre toute attente, Hardin était venu la retrouver. Elle avait encore du mal à y croire et pourtant, il a sa tête posée sur ses genoux. Aussi, la blonde lui répond avec un petit sourire. Ce n’est pas assez pour pardonner tout, mais c’est déjà un bon point pour avancer ensemble. Même si encore une fois, Tess a l’impression de retourner dans ce cercle sans fin. Elle est devenue bien trop dépendante à Hardin pour son propre bien et pourtant, elle ne peut pas se défaire de sa présence. Elle l’aime comme elle n’a jamais aimé. Malgré toutes les crasses et les disputes qu’il y a eu entre eux. Avalant difficilement sa salive, Tess se demande comment elle va pouvoir lui poser cette question. Est-ce qu’il est là pour rester ? C’est important pour elle de savoir si elle espère en vain ou non. Mais finalement, voyant son silence, elle se dit que c’est sûrement trop tôt pour parler de tout ça. Avalant difficilement sa salive, tremblante de froid, Tess lui demande s’il vient avec elle. Après tout, ils auront peut-être le temps de discuter de tout ça, dans les jours à venir. Elle craint sa réponse, jouant nerveusement avec ses doigts. Mais finalement, il accepte de l’accompagner. Un léger soupire de soulagement s’échappe de ses lèvres. Il l’attire vers lui et Tessa sourit légèrement. Son étreinte lui a tellement manqué ! Et pourtant, la présence d’Hardin la réchauffe doucement. Allant jusqu’à sa chambre, elle sourit doucement à son colocataire qui annonce aller chez son copain. Vu l’heure ça l’étonne, mais elle ne dit rien. Bien au contraire, elle est reconnaissante qui leur laisse la chambre pour pouvoir discuter seule à seul avec Hardin. Elle lui rend son étreinte, avant de se tourner vers celui qui fait chavirer son cœur. Tournant le regard vers le jeune-homme, Tessa se met à chercher les bons mots. Elle sait qu’elle n’a rien fait de mal et pourtant, elle ne veut pas le faire vriller. Elle sait qu’une parole de travers, et il repart sans revenir. Quand il se met à parler de casser la gueule à Andrew, Tess lève les mains avant de secouer la tête. « Non non s’il te plaît, je vais tout t’expliquer ! » Comblant la distance qui les sépare, la blonde glisse ses mains gelées le long des joues d’Hardin. Caressant ses paumes de ses pouces, elle secoue la tête négativement. « Non absolument pas. Je me morfondais ici, toute seule. » Enfin avec Andrew mais ce n’est pas dans le sens où il l’entend. Cherchant du regard le sien, elle reprend doucement. « Andrew est mon ami et colocataire. Une erreur dans les papiers. Bref. Et il a été un soutien moral quand tu … quand on s’est disputés. Et comme tu l’as entendu, il est parti voir Max. Son petit ami depuis huit ans maintenant. » S’avançant, elle ne sait pas si elle peut faire ce qu’elle meurt d’envie. Se mettant sur la pointe des pieds, elle embrasse délicatement ses lèvres. Un baiser chaste, aussi léger qu'une plume. « Il n’y a que toi. Et il n’y aura que toi, Hardin Scott, je te le promets. »

J'ai besoin de toi, pour toujours.

Tu ne devrais pas être là, accourir à son premier appel, pas alors qu'il reste autant de non dits entre vous, pas alors que vous êtes en froid. Mais lorsque tu entends sa voix, si faible, si brisée, tu ne peux pas la laisser se morfondre seul. Tu ne peux pas la laisser croire que tu n'en as rien à foutre. Cela ne signifie pas que l'éponge est passé, que toute l'histoire est réglée, et en même temps, tu te rends compte dès lors que tu arrives près d'elle, que tu es prêt à faire des kilomètres au premier appel de détresse. Et ça prouve bien que tu pourrais renoncer à tes certitudes. Le passé, tu pourrais l'oublier avec elle. Tu pourrais tracer une nouvelle route, alors pourquoi ne pas venir vivre ici avec elle ? Tu secoues la tête. Tu réfléchiras à cette nouvelle idée plus tard, pour l'instant il faut que tu te concentres sur elle.

Pour une fois, tu t'efforces de réfréner tes pulsions, de ne pas sauter à des conclusions hâtive pour ne pas la blesser, mais la maladresse de ses mots ne t'aide pas vraiment. Tu es prêt à dégoupiller à tout moment mais tu inspires un grand coups pour ne pas penser au pire, pour ne pas entendre un ton coupable qui n'est pas là, pour ne pas entendre des excuses qu'elle n'a pas à te faire. Et ses mots ne t'apaisent qu'à peine. Une erreur ? UNE PUTAIN D'ERREUR ? Et pourquoi est-ce qu'elle n'avait pas demandé à changer ? Un. Deux. Trois. Respire, réfléchis avant de parler. « Je me fous qu'il puisse être gay, en couple ou qu'il ne s'agisse que d'une erreur Tess. Tu ne peux pas rester dans la chambre de ce type. Putain, pour quoi j'ai l'air, moi ? » Tes mots ne sont pas des plus tendres, mais tu es parvenu à garder ton calme, à échanger avec elle plutôt que te barrer, et tu n'as pas crier une seule fois, c'est plutôt une bonne chose.

C'est le baiser de la blonde qui t'empêche d'aller faire un scandale à l'administration - quand bien même vous êtes au milieu de la nuit. « Bordel, Tess, je l'espère. Je l'espère de tout mon coeur » Et tu flanches, d'avoir son corps si proche du tien. Tu flanches parce que ton coeur se dénoue d'un coup. Parce que là, contre ses lèvres, tu respires enfin. Tu fourrages tes mains dans ses cheveux, et approche son visage du tien pour t'emparer avec sauvagerie de ses lèvres. Tu glisses ta langue dans sa bouche, envahissant alors que tu l'écrases de ton poids en la faisant basculer sur le lit. Tu ne sais pas si c'est le sien ou celui de ce tocard, mais tu t'en fous. T'as juste un besoin viscéral de l'avoir contre toi, de la savoir à toi. « Tess... Si tu ne m'arrêtes pas, je vais te baiser, ici et maintenant. Je me fiche des chambre voisine qui pourrait t'entendre, je me fiche que ce ne soit pas approprié, mais putain, tu es à moi. » Tes mains sont déjà sous ses vêtements, parti à la découverte de ce corps que tu connais pourtant sur le bout des doigts mais que tu n'aurais jamais du laisser partir si loin de toi. Et si elle ne t'arrête pas, tu comptes bien lui prouver que peu importe toutes les conneries que tu pourrais faire, tu ne laisseras jamais un autre homme l'approcher, l'avoir.