EArrivant devant la chambre, les larmes aux yeux, Inayah a les larmes qui viennent border ses paupières. Elle qui avait voulu montrer à Cassian qu’elle n’était pas ce genre de fille, voilà qu’elle débarquait en petite tenue. Son patron a insisté. Inspirant pour se donner du courage, frissonnant, elle pousse la porte doucement. La pièce est plongée dans l’obscurité, Inayah ne peut donc pas voir le regard de l’homme. Détournant le sien malgré tout, la brune vient à le supplier de ne pas la regarder. Elle a bien trop honte, elle qui voulait que ce moment soit parfait. Bien trop vite, Ina entend les bruits de pas de Cassian qui se dirigent vers elle. Aussi, la brune reste figée, incapable d’effectuer le moindre mouvement. Et s’il pensait qu’elle ne prend pas leur histoire au sérieux ? Après tout, il lui a demandé de venir dans une tenue qu’elle aime, pas vêtue comme une pute. Mais même si elle fait tout pour l’oublier, son patron ne fait que lui rappeler qu’elle en est une. Et qu’elle lui doit une sacrée somme d’argent. Cherchant ses mots, Inayah est surprise en sentant la veste de l’homme sur ses épaules. C’est bien trop ! Glissant malgré tout, ses bras à l’intérieur, la brune est soulagée d’avoir quelque chose sur elle. Surtout que le tissu est imprégné de l’odeur de Cassian, chose qui la rassure bien plus qu’elle ne voudrait le montrer. Suivant son patron dans la pièce, toujours sans dire le moindre mot, Ina se laisse tomber sur le canapé. Mais comme toujours depuis qu’elle le connaît, l’homme sait trouver les bons mots pour la rassurer. Elle comprend par sa sincérité qu’il sait que ce n’est pas son choix. Lui lançant un petit sourire triste pour réponse, elle soupire lorsqu’elle sent le corps de Cassian contre le sien. Ces étreintes lui font toujours tellement de bien ! « Tu as raison. » Elle souffle doucement. Après tout, elle aurait aimé pouvoir être dans la robe qu’elle avait choisie. Mais il la verra après maintenant, elle ne peut pas descendre la rechercher au risque que Carsten la voit. Avant que la brune ne puisse réagir, Cassian remonte la fermeture de sa veste pour la couvrir. Elle se sent mieux d’un coup. Il n’est pas comme les autres qui ne se seraient pas privés pour abuser de son corps. La suite lui plait tellement. Hochant la tête, elle serre la main de l’homme dans la sienne. « Ça me va. J’ai … hâte. » De ne plus être dans cet endroit. Il la répugne un peu plus, à chaque fois qu’elle met les pieds à l’intérieur. Mais elle n’a pas le choix ; ses remboursements et la maladie de sa mère demandent beaucoup d’argent. Aussi, c’est ce qui lui permet de vivre. Ça et être escorte. La suite, Inayah ne s’y attend pas. Le regardant avec des yeux ronds elle répète bêtement. « Un cadeau ? Pour moi ? » Elle a bien du mal à y croire. Surtout qu’ils se sont quittés quelques heures plus tôt, alors comment aurait-il eu le temps d’aller lui acheter quelque chose ? Attrapant la boîte les doigts tremblants, elle prend son temps pour enlever le papier. Cela fait bien longtemps qu’elle n’a pas eu de cadeaux, sa sœur et sa mère n’en ayant pas les moyens. Mais lorsqu’elle voit ce que c’est, les larmes lui montent aux yeux. « Je … Cassian je … C’est … trop. » Jamais elle ne pourrait se payer un tel appareil. Posant l’appareil à côté d’elle pour ne pas qu’il tombe, la brune se redresse rapidement pour se jeter dans ses bras. Elle le sert avec force contre elle, se moquant de ses muscles douloureux ou de devoir être sur la pointe des pieds. « Merci … Merci mille fois … » C’est tellement plus que tout. « C’est le plus beau cadeau que je n’ai jamais eu. » Ce n’est pas la valeur financière dont elle parle, mais bien sentimental. Finissant par le relâcher, à contrecœur, elle essuie les larmes qui bordent ses paupières. « Comment tu as su ? » Et immédiatement, la culpabilité revient faire surface. Se mordant les lèvres, Inayah baisse le regard. « Je n’ai rien à t’offrir … Je ne pourrais jamais t’offrir quelque chose de similaire, Cassian … » Se laissant retomber sur le canapé, elle joue nerveusement avec la fermeture de la veste. Cela lui fait mal, car elle se sent vraiment comme une pute. « Tu ne peux pas dépenser autant d’argent pour moi … Il y a Amalya … Il y a toi. C'est à toi tout ça, tu ne dois pas l'utiliser pour moi ... » Et sa fille est bien plus importante qu’elle.

Ce n’était pas la soirée que tu avais imaginé. C’était stupide de croire que vous pourriez passer une soirée normale enfermée entre ces quatre murs. Rien n’était normal ici, à commencer par la raison de sa présence, ou à son patron qui abusait de la moindre faiblesse. Si tu n’avais pas appris à avoir un tel contrôle sur ta colère, tu serais déjà en train de péter la gueule de cet enfoiré. Tu n’étais pas irréprochable, mais tu ne comprenais pas comment on pourrait être adieux à ce point là, abuser de la vulnérabilité des femmes, les pousser à se prostitués. Parce que, d’une certaine manière, c’était ce qu’il se passait ici. Personne d’autre que le client lui-même n’avait de contrôle sur ce qu’il se passait dans ses chambres une fois la porte verrouillé. Tu ne peux même pas imaginer les horreurs que Inayah a pu vivre au fil du temps.

En face d’elle, tu lui offres ton cadeau. Tu espères que ça lui remontera le moral. Tu espères surtout que tu as bien tapé, que tu t’es pas trompé, mais de ce que tu as pu en voir, la jeune femme aime vraiment la photographie. Tu hoches la tête, comme pour l’encourager, lui faire comprendre que c’est bien pour elle. Avec précaution elle déballe la boîte qui contient le précieux. Et soudain, une vive émotion s’inscrit sur son visage, et un doute s’empare de toi. Tu n'aurais peut-être pas dû. C’était une erreur. Peut-être que c’est un geste trop personnel pour elle. Mais lorsqu’elle fini par se jeter dans tes bras, tu es soulagé.

Lorsqu’elle t’interroge, tu hausses les épaules. « Je suis tombée sur les photos que tu as pris de Amalya l’autre jour. Et puis, tu es toujours en train de capturer chaque instant de ta journée. J’ai pensé que c’était quelque chose d’important pour toi. » Tu caresses ses cheveux avec une douceur infinie. Tu n’as jamais connue cette douceur avec ton ex femme. Parce que tu n’avais pas cette sensation d’être en mesure de la briser si tu la serrais un peu trop fort. Et puis, avec cette dernière, c’était plutôt les disputes qui caractérisait votre couple. « Ce que je vais dire va peut-être paraître nié, mais tu m’offres déjà plus que ce que tu ne peux l’imaginer. Que tu me donnes une chance, que tu nous laisse une chance, c’est le plus beau cadeau que tu pourrais me faire, Inayah, n’en doute pas. » Tu lui offres un sourire en coin pour lui montrer que tu es sincère avant de reprendre. « Alors ne penses pas au reste d’accord ? Accepte juste ce cadeau. Ca me fait plaisir, vraiment. Pourquoi ne laisserais-tu pas ? » Tu glisses une mèche de ses cheveux derrière son oreille pour dégager son visage. « Et je veux bien jouer le modèle. Tu n’as qu’à me dire les poses que tu veux que je prenne, et j’exécuterais les souhaits de mademoiselle. » Dans un geste impulsif, tu lui tapes sur le bout du nez. « Et si certaines sont assez professionnels, on pourra les utiliser pour le salon » Tu indiques tes tatouages pour lui faire comprendre de quoi tu parles. Ce ne serait pas la première fois que tu joues les modèles photos pour montrer aux clients les différents types de tatouages que vous pouvez proposer.

Inayah a beaucoup de mal à croire que ce cadeau est pour elle. Surtout qu’ils se sont quittés à peine quelques heures plus tôt. Alors comment aurait-il eu le temps d’aller lui acheter quelque chose ? Les doigts tremblants, elle relève son regard vers lui comme pour qu’il lui confirme que ce n’est pas une erreur. Puis doucement, elle vient à défaire l’emballage délicatement, prenant tout son temps. La brune ne se rappelle même plus de la dernière fois où elle a eu un cadeau. Sa famille n’ayant pas les moyens … Lorsqu’elle voit ce que contient la boîte, les larmes lui montent immédiatement aux yeux. C’est bien trop ! Posant la boîte, Inayah vient à se jeter dans ses bras. Le remerciant, les mots ne sont pourtant pas assez forts pour exprimer toute sa gratitude. Relâchant Cassian à contrecœur, elle se demande comment il a su qu’elle aimait faire des photos. « Oh ! » Cela la surprend toujours de voir ô combien il est attentif à elle. Mais la culpabilité revient rapidement courir dans ses veines, alors que le visage de la petite Amalya semble apparaître devant elle. Comment peut-il lui acheter ça alors qu’il a une fille ? C’est pour elle qui doit dépenser son argent ! Inayah ne le mérite surtout pas. Cassian vient à caresser ses cheveux dans un geste tendre. La brune n’a jamais connu une telle tendresse et elle a toujours peur de se réveiller et de se rendre compte que tout ça n’était qu’un rêve. Ce qu’il lui répond … C’est encore plus beau qu’une déclaration d’amour. Essuyant la larme qui roule le long de sa joue, elle sourit délicatement en entendant sa proposition. « Je peux te faire des photos professionnelles si tu veux … » Elle n’est pas contre l’idée de le prendre lui dans la totalité, mais elle ne veut pas l’avouer. Attrapant la boîte, elle déballe doucement l’appareil, prenant son temps, profitant de ce moment parfait. Puis une fois prêt, elle le lève pour faire les derniers réglages. Se tournant vers Cassian, elle prend rapidement son visage en photographie. Puis elle sourit en le regardant droit dans les yeux. « C’est tout bon. » Elle se redresse, se levant du canapé, grimaçant en voyant qu’elle est toujours avec la veste de Cassian. Heureusement qu’il a accepté de lui donner. Parfois, elle aimerait envoyer balader son patron. Mais elle lui doit bien trop d’argent encore pour se le permettre. Et il est hors de question pour Inayah de mettre sa mère et sa sœur en danger. Lui indiquant une petite table, elle rougit avant de détourner le regard. « Tu … hum … tu ne veux prendre que ceux sur tes bras ou … ? » C’est embarrassant. Elle a peur qu’il croit qu’elle veut le voir torse nu. Bien sûr, Inayah ne dirait pas non si l’occasion se présenter, mais ils se sont promis qu’ils prendraient leur temps. Puis une idée lui vient en mémoire. Pinçant les lèvres, elle détourne une nouvelle fois le regard, ayant honte de ne pas avoir les moyens. « Cassian … je … Pour ta proposition de venir vivre chez toi, avec ma mère et ma sœur … Tu … Est-ce que tu aurais un peu d’argent à me prêter pour … payer un camion ? On n’a pas beaucoup d’affaires mais … on n’a pas de voiture, tu vois … » C’est horrible comment elle se sent faible de devoir demander les choses ainsi.

C’est dernier temps, tu dépenses sans compter pour elle, mais ce n’est pas vraiment comme si tu manquais de quelque chose. Tu n’as plus d’argent qu’il n’en faut, et en plus de ça le salon tourne à merveille. Tu n’as pas à te plaindre. En dehors de ta fille, tu n’as jamais eu personne à gâter, alors tu as envie de faire plaisir et de gâter Inayah. Sans compter que ce cadeau n’est pas vraiment dépourvu d’intérêt puisque tu comptes bien qu’elle s’en serve pour promouvoir les activités du salon. Alors, d’une certaine manière, c’est une dépense à ton profil. Même si au fond, tu sais que tu l’aurais acheté même sans cela. « J’ai encore beaucoup de chose à apprendre sur toi, Ina. Je ne suis pas naïf, y’a encore de nombreux secrets que tu gardes pour toi. Mais si j’ai déjà compris une chose, c’est que tu as toujours veillé sur ta famille, sans jamais faire de concession. Mais maintenant je suis là. Pour toi, et pour elles. Laisse-moi prendre le relais. Laisse moi veilleur sur toi. Sur vous. » Cette relation est toute nouvelle, et pourtant tu sais que même si elle venait à te repousser pour une raison ou pour une autre – parce qu’elle ne veut plus de toi, qu’elle se rend compte que la différence d’âge est un trop gros problème – tu continuerais à veiller sur elle et à lui venir en aide. Parce que si tu as bien pu te rendre compte d’une chose, c’est qu’il n’existe pas plus pur qu’Inayah. Peu importe ce qu’elle a du faire pour parvenir à garder sa famille la tête hors de l’eau, elle est parvenu a protéger son âme.

Alors que le premier flash apparaît, tu te concentres de nouveau sur votre conversation. « Oui, j’aimerai beaucoup. A vrai dire, j’aimerai bien que tu t’occupes de la galerie photo du salon. On s’est toujours débrouillé comme on a pu, mais je suis persuadé que tu pourrais faire des merveilles avec ce nouvel appareil. » Tu lui as déjà parler de la proposition, mais vous n’avez pas d’avantage approfondi le sujet alors c’est peut-être le moment d’en parler pendant qu’elle te prend en photo. « Tu as le temps de réfléchir à la proposition, c’est pas anodin. Ca implique que tu nous suives lors de nos voyages, pendant les salons, et j’imagine qu’avec ta mère, ce n’est pas l’idéale de devoir t’éloigner. » Tu grimaces parce que tu sais que ça va être un frein dans sa décision, pourtant tu aimerais vraiment l’inclure dans ce projet. « Prends le temps d’y réfléchir, discutes-en avec ra famille. Rien ne presse. »

Tu te laisses prendre en photo, vous prenant aux jeux tous les deux. « Je ne sais pas. Quels sont les désirs du photographe ? Ce que le photographe veut, le photographe aura. » Tu en rajoutes, mais tu as juste envie qu’elle prenne plaisir malgré le contexte de la soirée. Qu’elle cesse de s’inquiéter et que pour une fois, elle se contente de s’amuser. « J’ai une idée. A chaque photo, je te raconte l’histoire du tatouage en question. Ils ont tous une signification particulière. Et en échange, tu t’engages à répondre à une de mes questions à chaque fois ? » Sans vraiment attendre sa réponse, il retire sa chemise se retrouvant torse nu. Il se retourne, et montre son omoplate à la jeune femme. « Celui la, c’est mon tout premier tatouage. J’étais même pas encore majeur. » Tu te rappelles très bien que c’était un ami qui t’avait entraîner dans ce délire, sans qu’il se doute qu’il te lancerait dans une véritable addiction. « C’était plus un pari qu’autre chose, mais je voulais tout de même que cela signifie quelque chose à mes yeux. J’étais un peu perdu à l’époque, alors j’ai fait faire cette boussole, pour être certain de ne plus jamais m’égarer à l’avenir. » Tu te laisses prendre en photo, maintenant qu’elle connaît ce petit bout de toi. Et tu te rends compte que tu aimes ça. Quelle puisse découvrir la personne que tu as été, celui qui t’a permis de te construire tel que tu es aujourd’hui. « Parle-moi de toi, maintenant. Si tu pouvais aller visiter un pays, lequel se serait ? » Tu commences avec une question facile, parce que tu ne souhaites pas la brusquer. Tu essaieras de te diriger vers des questions plus intime au fur et à mesure. « Ina… Cesse de t’inquiéter. Tout ce passera bien, je te le promets. On pourra prendre le camion du salon. On n’en a pas l’utilité quand on n’est pas en voyage et que l’on a pas besoin de transporter le matériel. » Tu viens lui embrasser le sommet du crane, dans une tendre attention. « Ne t’inquiète de rien, d’accord ? »