Son cœur tambourine dans sa poitrine et ses larmes ne cessent de s'écouler contre son visage malgré le nombre de fois qu'elle les essuie. Elle n'arrive pas à se calmer. C'est l'ouragan dans sa tête. Sa respiration est haché, tremblante, impossible de reprendre ses esprits. Lorsque sa mère l'a enjoint à rejoindre cet homme dans sa chambre, elle ne se doutait pas que c'était pour se livrer en pâture. Innocente et naïve, elle ne s'était pas méfié, elle avait foncé dans le piège, prête à tout pour rendre service et être utile.

Elle ne s'était pas attendu à se genre de service. Ce n'était pas de sa tête que l'on avait besoin, mais bien de son corps. Et cet homme se fichait bien de savoir si elle était consentante ou non. Elle avait bien tentée de se débattre au début, et lorsqu'il avait levé la main sur elle, lui laissant une méchante entaille sous son œil gauche, elle avait cessé de gigoter, c'était laissé faire, inerte, comme morte, elle l'avait laissé la violer, prendre son corps de force. Faire d'elle sa poupée. C'était y'a plus d'une heure, et elle n'arrivait pas à endiguer la panique qui lui obstruait la gorge. Lorsqu'il en avait eu fini d'elle, il l'avait laissé les jambes et le sexe a l'air, et était parti. Sans un mot, sans rien. Elle avait dû nettoyer le sang séché sur ses cuisses elle même, désinfecter sa blessure au visage par ses propres moyens. Et malgré tout ça, elle ne savait pas ce qui était le pire. Le comportement de cet homme, qu'elle n'est pas réagi plus que de mesure, ou que sa mère l'ai envoyé au casse pipe.

Cachée dans la bibliothèque de l'immense manoir, c'est là qu'elle s'était réfugié après avoir réussi à se vêtir à nouveau, ayant trop peur de rester dans sa chambre, que l'on vienne la chercher. La présence réconfortante des livres à son chevet ne l'aidait pas à se calmer. Plus elle pleurait, plus la panique gonflait en elle, prête à exploser. Elle n'avait qu'une envie : crier. Crier toute sa colère, sa souffrance. Et être loin d'ici.

Elle souffla un bon coup. Il fallait absolument qu'elle reprenne ses esprits. Ce serait bientôt l'heure du dîner, et on s'attendait à ce qu'elle daigne honorer de sa présence. Bien qu'elle n'en ai aucune envie. Mais lorsqu'elle ouvra les yeux, son monde éclata. La pièce où elle se trouvait ne ressemblait en rien à sa bibliothèque. Enfin, c'était bien sa bibliothèque.. Mais c'était comme si en quelques minutes, quelqu'un était revenu la façonner de A à Z. C'était tout bonnement impossible. A rien y comprendre. Avec précaution, elle se met sur ses jambes attrapant le bas de son long fourreau pour ne pas marcher sur les extrémités, elle se dirige vers la porte, espérant avoir des explications.

Mais une fois dans le corridor du manoir, elle est encore plus perdue. Elle n'est pas chez elle. Ce manoir semble être le même, mais en même temps non. C'est comme si quelqu'un d'autre l'avait investi. Le décor a changé, et ici et là trône des appareils dont elle ignore jusqu'à l'utilité. « Bonjour ? » Sa voix résonne contre les parois, rendant les lieux plus terrifiant encore. « Mère ? Père ? » Au fond d'elle, elle possède encore l'espoir, mais seul le vide et son propre échos lui répond. Alors, perdue, et déboussolée, l'émotion la gagne à nouveau. Et le visage à peine sec, il se retrouve de nouveau imbibé de larmes.

Retirant ta cravate, tu te passes une main sur le visage. La journée a été longue. On t’a présenté des condoléances, des personnes que tu n’as jamais vues. Mais tu t’es contenté de les remercier, de sourire, de faire comme si tout allait bien. Soupirant lourdement, t’observes ce grand manoir bien vide. Et là, c’est le silence qui te fait frémir. Qui te fait lâcher prise. Tu t’effondres à genou, les larmes roulant sur tes joues, la douleur te déchirant la poitrine. Tu voudrais t’arracher le cœur tellement tu as mal. Ta sœur et tes parents sont morts dans cette collision. Te voilà donc l’héritier, le dernier de ta famille. Ce manoir t’appartient désormais. Et eux, tu ne les reverras jamais. T’es seul maintenant. Tu n’arrivas pas à y croire. Te redressant, tu attrapes une bouteille de whisky dans le mini bar et tu prends une grande gorgée. L’alcool te brûle la gorge, mais tu n’en as que faire. Il faut que tu oublies. Que tu fasses taire cette saloperie de douleur. Tu continues de boire. Tu t’effondres contre le canapé, n’étant pas capable de monter jusqu’à ta chambre. Et bouteille à la main, larmes qui coulent sur tes joues, douleur qui ravage ton cœur, tu finis par sombrer dans un sommeil profond.

Tu te réveilles, la gueule enfarinée, en entendant un drôle de bruit. Etrange, alors que tu es seul. Te levant, manquant de te ramasser, tu trébuches dans la bouteille de whisky vide. Mais tu continues d’avancer, alors que tu entends une voix féminine. Comment est-ce possible ? Quelqu’un est entré par effraction ? Merde c’est quoi ce bordel encore ! T’avances dans les couloirs, mais il n’y a rien. Aussi, tu grimpes à l’étage pour rejoindre le couloir qui mène à la bibliothèque. Et là, il tombe face à une jeune-femme. Brune. Belle. Magnifique même. Mais c’est quoi cet accoutrement ? Peut-être un cosplay ? Et le pire, c’est quand tu vois les larmes qui roulent sur ses joues. Tu t’avances rapidement et tu les essuies du bout des doigts. C’est instinctif. C’est plus fort que toi. TU caresses tendrement ses joues. « Hé, qu’est-ce que vous faîtes chez moi ? » Et puis, tu remarques la plaie sous son œil. Attrapant sa main, tu la fais te suivre. « Venez, je vais nettoyer ça. » T’as mal au crâne, mais tu ne peux pas laisser sa plaie s’infecter. Alors tu la fais descendre et tu l’installes sur le canapé. Tu lui déposes la télécommande de la télévision sur les genoux. « Mettez ce que vous voulez, y a plus de deux cent chaines, je reviens. » Et sans attendre, tu vas à la salle de bain. Tu te passes un coup d’eau sur le visage, prends un médoc, avant d’attraper la trousse de secours. Puis tu retournes vers elle, te demandant bien ce qu’elle fout là, vu que tu ne l’as pas tellement laissé te répondre. « Je peux ? » Tu lui indiques son entaille, te demandant comment elle s’est fait ça. Attrapant un coton et du désinfectant, tu appliques doucement la compresse sur sa joue d’un geste tendre.