Bidouille. Enclenche. Bidouille à nouveau. Saleté. Son idée, c'est pur génie, mais alors qu'il essaie de la mettre en oeuvre, ça ne fonctionne pas. Et ça l'agace. Il n'est pas connu pour sa patience. Bien au contraire. Rester tranquille, dans son coin, c'est pas dans son habitude. Il est toujours à droite, et à gauche, en train de farfouiller, de créer, d'exploiter ses compétences. Dans sa tête, comme son corps, ça ne reste pas en place. De nouvelles bidouilles, avec précaution, il enclenche le dispositif. Ca y'est ! Cette fois, c'est bon, c'est en place, et ça n'a pas l'air de vouloir lui éclater une nouvelle fois à la tête. Parce que oui, si ses mauvais plans - ou attrape nigaud comme il aimait à l'appeler lui - étaient visés à emmerder son entourage, il en faisait aussi tous les frais lors de ses confections. Il referme la boite, enveloppe de papier cadeau avec une précaution immense, et le glisse dans sa poche. Il jette un coup d’œil à sa montre. Merde, voilà qu'il allait être en retard. Bon, à la vérité, ça ne l'inquiétait pas plus que ça. Il s'efforce quand même de presser le pas, déjà parce qu'il a hâte de découvrir son nouveau gardien - et de savoir combien de temps celui-ci tiendra, plus ou moins que le précédent ? - et aussi parce qu'il crève d'impatiente de lui offrir son présent. Il se glisse hors de sa tanière, et ni une, ni deux, traverse l'académie pour rejoindre le bureau du directeur. Il arrive juste à temps, alors que la porte claque. Il se glisse avec un visage innocent dans le couloir, comme pour laisser entendre qu'il attend depuis déjà plusieurs minutes. Ni vu, ni connu.

Mais alors qu'il redresse la tête, son regard rencontre celui d'une jeune femme. Enfin jeune. Elle est peut-être un peu plus vieille que lui, mais pas de grand chose. Sexy, c'est le premier mot qui lui passe par la tête. C'est même une sacré bombasse. Le genre de nana qu'il se damnerait pour mettre dans ses draps. Le genre de nana qui ne lui résiste pas, en général. Il redresse les épaules, prêt à lui faire du rentre dedans, ayant déjà oublié qu'il était censé rencontrer son gardien. Mais elle est plus rapide que lui, prenant la parole avant qu'il n'ai le temps d'ouvrir la bouche.

Déchéance. Quoi ? Une nana ? Impossible. Ils n'avaient pas fait ça ? Ils n'avaient pas choisi une putain de nana pour s'occuper de sa sécurité ? Ils étaient maso, ou stupide. Ou peut-être les deux. Il allait en toucher deux mots à ce directeur en carton. Non mais, une nana. Il n'en revenait pas. Comment osait-on l'insulter de cette manière ? Une fois le choc passé, il affiche un nouveau sourire sur son visage et s'approche d'elle.

- Et bien, le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne m'attendais pas à ça. Soit, on va faire avec. Tiens, p'tit cadeau de bienvenue. Pour faire connaissance. Ouvre-le, vas-y. 

Il se compose une bouille d'ange, afin qu'elle ne se doute de rien. Mais s'ils n'ont pas fait étalage de ses petites manies, il n'y a aucune raison qu'elle se méfie. Alors il la regarde lui prendre le cadeau des mains, l'observer un peu, puis elle le déballe. Un sourire s'affiche, plus moqueur cette fois-ci, et quand elle ouvre la boite, que le moteur se déclenche, et qu'elle se retrouve recouverte d'une matière visqueuse qu'il se demande encore lui-même comment il a réussi à la fabriquer, il n'arrive pas à se retenir. Il éclate d'un franc rire. Combien de temps va-t-elle tenir ? Les paris sont lancés.

Quand tu te rends compte qu'elle réagit à peine la première éclaboussure l'ayant effleurer, tu sais qu'il ne faudra pas grand chose pour la faire craquer. Ce sera un jeu d'enfant, elle ne tiendra même pas aussi longtemps que les autres. D'ailleurs, tu jubiles déjà à la voir craquer, te hurler dessus. « Pour être franc, oui, beaucoup » Et pour en rajouter, tu te fous de sa gueule, tu éclates d'un grand rire. Du moins, jusqu'à ce qu'elle t'attrape par le bras, et qu'elle te plaque contre le mur derrière vous. Là, cette histoire prend une tournure qui t'intéresse bien plus. « Ouh, mais c'est qu'elle est capable de sortir les griffes. Une vrai lionne. » Tu ne peux pas t'empêcher de répliquer, même si tu sais que ça pourrait te porter préjudice, même si tu te rends compte qu'elle pourrait t'éclater la tronche en moins de deux. Tu n'es qu'un moroï, ni plus, ni moins. Malgré tout ton génie, tu ne fais pas le poids face à un dhampir entraîné, même une femme. Et puis, tu dois admettre que mine de rien, ça fait remonter le niveau, tu la juges d'une autre manière d'un coup. Cela te dérange beaucoup moins. Au contraire, tu jettes un œil nouveau sur elle, sur son corps. Tu hausses d'ailleurs un sourcil suggestif à trouver son corps si proche du tien. « Ce ne sera que plus facile pour moi de me débarrasser de toi. » Jamais le directeur n'accepterait de laisser quelqu'un en post, s'il frappe son moroï. On passe avant tout, c'est leur devise à eux. Ils doivent nous protéger. Pas être le danger qui nous guette.

C'est d'ailleurs à ce moment là qu'il décide de faire son apparition, coupant leur échange de regard, leur défi. Elle recule aussi tôt, mais toi, tu ne te départies pas de ton sourire. Qu'est-ce que t'en as foutre de ce qu'il dit, lui. Tu n'as jamais écouté personne, et encore moins lui. Tu n'écoutes que toi. T'attends qu'il soit reparti pour te tourner à nouveau vers elle. « Je connais bon nombres d'activité qui ne mérite ni qu'on devienne pote, ni qu'on parle... Si tu vois ce que je veux dire.. » Tu laisses planer le doute, tout en jetant un nouveau regard suggestif sur certaines parties de son corps. Ses menaces ne te font ni chaud, ni froid, t'as toujours été du genre à jouer avec le feu. « J'ai un rendez-vous ce soir. Ca risque de se finir à l'horizontal si tu veux mon avis. Là aussi, tu comptes m'accompagner ? Pas que ça me dérange. Au contraire, deux pour le prix d'une, moi j'abdique. » Tu t'arrêtes deux minutes, juste pour imaginer la scène. Oh que oui, tu prends direct, tu ne te poses même pas de question, surtout vu la bombasse que tu as sous les yeux.

Enfin, tu la précède pour quitter les bureaux administratif, mais tu ne peux t'empêcher de lui jeter un nouveau coup d'œil. « Tu sais, je suis plutôt doué pour déchiffrer les gens.. Et toi, tu n'es pas comme les autres. » Elle est même très différente, t'en mettrais ta main à couper. Ce n'est pas parce que tu te fous de tout, que tu ne vois pas le malheur des gens. Au fond, ce n'est qu'une façade, tu ne veux juste pas laisser entrer quelqu'un dans ta vie, encore moins quelqu'un qu'on aurait forcé à te surveiller, qu'on n'aurait mis de force sur ta route. « Tu débordes de haine. Et si actuellement c'est envers moi que tu la retournes, ce n'est pas envers moi qu'elle est dirigé. Je me trompe ? » Tu es sûr que non, mais tu préfères tourner ça comme une question, ça pousse un peu plus les gens à se confier en général. « D'ailleurs, cette histoire pu la trahison. » Tu te retournes vers elle quand tu te rends compte qu'elle ne te suit plus, qu'elle s'est arrêté depuis un moment au milieu de la cours. Merde. C'était peut-être personnel. Les gens ne confie peut-être pas ce genre de chose dès la première rencontre ? C'est clairement pas ton truc. Si t'es doué pour comprendre les gens, tu l'es nettement moins pour les aborder ou pour les pousser à te parler.

Ok, il s'était trompé sur cette femme. Il l'avait mal jugé. Elle l'impressionnait, et en même temps, il était curieux d'en savoir plus. Et en silence, il se fait la promesse de la faire sortir de ses gongs. Elle finira par extériorisé cette haine qu'elle garde au fond d'elle. « Je n'ai jamais rien évoqué de tel, tu tires tes propres conclusions. J'envisageais plutôt une partie d'échec... Mais si tu proposes quelque chose de plus sportif, je prends aussi. » Il affiche un sourire narquois, comme pour lui signifier que c'est lui qui a gagner. Mais il sait que la partie est loin d'être terminé, qu'elle n'a sans doute pas dis son dernier mot, alors il en rajoute un peu. Si elle souhaite suivre chacun de ses mouvements, être toujours derrière lui, il ne va pas hésiter à lui en faire voir de toutes les couleurs. Il n'aime pas être couvé, et il lui fera bien comprendre. Il lève les mains, comme pour donner son approbation. « Comme tu veux, mais que tu sois prévenu. Cette fille n'est pas ma copine, ma chérie, ou qu'importe comment tu nommes ça. Elle n'est là que pour un soir. Alors prepare-toi, ce que tu verras ce soir, ce ne sera pas tendre. Ce sera hard et brutal, je ne voudrais pas que tu sois gênée. » Nouveau sourire sur ses lèvres. Il cherche la petite bête, il cherche à la faire criser, volontairement. Aucun de ses gardiens n'a tenu bien longtemps. « Et pour ta gouverne, je ne suis pas faible. Tu l'apprendras bien vite. »

Alors qu'ils marchent côte à côté, il fini par arrêter un peu les provocations pour lui faire comprendre qu'il est plus intelligent qu'elle ne le pense. Il lui fait comprendre que malgré tous ses efforts, elle ne parvient pas à cacher la douleur et la haine qu'elle s'efforce d'enfuir en elle. Ils s'approchent de l'entrée du bâtiment principal, mais d'un coup, une nouvelle idée lui vient. « Tu peux penser ce que tu veux de moi, mais je ne suis ni un idiot, ni un crétin, ni aveugle. Tu souffres, et n'importe qui qui te regarderait plus de deux minutes pourraient s'en rendre compte. » Du moins, c'est ce qu'il pense, mais tout le monde n'est pas aussi fin observateur que lui. « Et te faire du mal, ou t'en prendre à moi ne changera pas ta douleur. » Il porte un rapide regard à ses mains à elle, pour lui faire comprendre qu'il est conscient du mal qu'elle se fait. Pour lui rapporter à elle, ce que son nez lui a déjà révélé. S'il ne possède pas un odorat aussi fiable que les strigoïs, il est quand même assez aiguisé pour reconnaître l'odeur du sang n'importe où. « Laissons tomber les cours pour aujourd'hui, de toute façon, je suis plus intelligent qu'eux tous ses idiots. J'ai une autre idée » Sans rien lui expliquer, il change de direction pour aller vers le gymnase. Il ne leur faut pas longtemps pour le rejoindre puisqu'il se trouve juste un peu plus loin. Il espère juste qu'il est libre à cette heure là. « Phoebe Thompson, mais ne t'embête pas à faire des recherches sur elle. Je ne risque rien, elle ne s'intéresse à rien d'autres qu'à ses faux ongles et mon p'tit cul. » Une nouvelle allusion bien glissé dans la conversation. Il pousse la porte du gymnase et la laisser entrer avant lui.

Une fois qu'ils sont tous les deux à l'intérieur, et qu'il s'est assuré que personne d'autre n'est là, il se tourne vers la gardienne. Il en profite même pour retirer son t-shirt pour être plus à l'aise pour ce qui va suivre. « Tu sembles avoir besoin d'évacuer ta colère, et de mon côté, je compte bien te prouver que je ne suis pas n'importe quel moroï, que je sais me défendre alors je te propose qu'on s'entraîne un peu tous les deux. » C'est pas commun, mais depuis toujours, il s'est toujours entraîner pour être capable de se battre. Aucun moroï ne se bat jamais, mais lui il ne comptait pas laisser sa vie uniquement au main des gardiens, il voulait être en mesure de se défendre lui-même. Autant avec sa magie, que avec son corps. Même s'il n'est sans doute pas capable de faire le poids très longtemps contre un gardien surentraîné, il s'est qu'il est en mesure de se défendre et de tenir tête un moment. « Oublie ce qu'à dit le directeur, n'est pas peur de frapper. Ce ne sera pas les premiers coups que je reçois.» Et juste pour la motiver un peu plus, il use de son pouvoir de l'air pour lui balancer une rafale qui l'oblige à reculer.

Un sourire étire les lèvres du moroï alors qu’elle semble remettre en question ses affirmations. Qu’importe, elle se rendra bien compte de la justesse de ses dires lorsqu’elle en sera témoin de ses propres yeux, voir de son propre corps, parce que juste que là, personne ne s’est jamais refusé à lui, ce qui rend l’attitude de cette dhampir encore plus intéressante. Mais il se promet qu’elle finira par céder, qu’il la poussera dans ses retranchements. Et manque de chance pour elle, il prend l’avantage vu qu’ils sont à présents bloqué l’un avec l’autre. Quelle puisse être aussi buté l'agace un peu mais il n’a pas dit son dernier mot. C’est assez drôle, parce que jusqu’ici il s’était rendu compte de la discrimination des moroïs envers les dhampirs qu’ils n’estimaient pas outre mesure que pour les envoyer telle de la chair à canon. Mais il ne s’était jamais douté que l’inverse était aussi vrai. Que certains gardiens pouvaient avoir ce genre de penser. Et ce n’est pas parce que certaines hautes tête estimer vraiment qu’il n’était pas de leur devoir de se battre, que tous avaient la même vision de la chose. Skylar, lui, ne se contentera jamais de remettre sa vie entre les seuls mains des dhampirs, jamais.

Sans autre forme de procès, il change ses plans. De toute façon, il n’apprendra rien en cours qu’il ne sait pas déjà, alors autant profiter des heures à venir pour montrer à cette gardienne qu’il n’est pas comme les autres. Revenant sur ses pas, il prend la direction du gymnase. S’il doit l’humilité, vaut mieux que cela se fasse dans la discrétion. Elle n’apprécierait pas de se faire laminer par un moroï sous les yeux de ses compères. « Cette phrase a elle seule signifie que j’ai raison. Mais ne t’en fais pas, je garderais tes secrets pour moi, ma belle. » Il lui lance un clin d’œil, mi dragueur, mi sérieux. S’il lui balance tout ça, c’est pas pour la narguer, ou qu’elle le craigne. Juste pour qu’elle se rende compte que certains moroïs valent mieux que d’autres.

Arrivé au gymnase, il se met aussitôt à son aise. Il retire son t-shirt moulant pour être plus libre de ses mouvements. Et il ne peut s’empêcher de la provoquer. Avec son pouvoir. Et il comprend bien s’en servir à son avantage. Parce qu’il n’est pas stupide, il se rend bien compte qu’il n’aura jamais l’avantage à main nu contre une gardienne, et le jour J, contre un strigoï. Il se ferait massacré en deux-deux. Mais avec son pouvoir, il retrouve un avantage. Mais il ne compte pas lui révéler ses talents dès les premiers tours. Au contraire, il souhaite qu’elle prenne confiance, qu’elle soit persuadé de sa victoire. Alors il tente de lui mettre quelques coups, mais ne fait que l’effleurer. Elle est plus rapide, plus entraînée que lui. Très vite, elle se lasse de ce jeu, et elle riposte avec des coups. Il en prend un méchant au niveau des côtes. Outch. Ca, c’était vraiment pas cool. « Aie. Je vais avoir un bleu. C’est pas cool pour mon rendez-vous de ce soir. Évite le visage s’il te plaît. Je ne voudrais pas perdre mon atout majeur. » Il parle, beaucoup. Parce qu’il sait que les gardiens ont tendances à se mettre dans leurs bulles, alors sa voix qui tape sur les nerfs c’est une bonne distraction. Il s’approche encore un peu, réussi à lui donner un coup au niveau de l’épaule mais qu’elle semble à peine sentir. Il en prend de nouveau, lui aussi. « Bon, ça suffit. Fini de jouer » Il ne compte pas se pointer à son rendez-vous couvert de bleu, alors il est temps de passer à l’offensive. D’un coup, il se plante sur ses deux pieds, bloque son regard sur elle, et appelle son pouvoir. Il puise jusqu’au plus profond de lui pour envoyer une bourrasque de vent si violente qu’elle vole à travers le gymnase pour aller percuter la façade opposée. Outch. Voilà qui est mieux. Il prend son temps, pour s’avancer vers elle, parce qu’elle a beau être une excellente gardienne, on ne se relève pas comme ça d’une telle attaque. Il ouvre la bouche, montre les crocs alors qu’il approche, mais il n’en a pas fini. Il lance l’assaut final. Un nouvelle fois, à deux pas d’elle, il fait appel à son pouvoir. Mais cette fois-ci, pas de vent. Au contraire, c’est en elle qui puise, pour aller chercher tous l’air stocké dans son corps. Et il lui enlève. Il lui retire son souffle, son oxygène. Il la prive d’air. Et elle ne peut rien contre ça, parce qu’elle a appris à luter contre la force des strigoïs, mais pas contre les pouvoirs des moroïs. Alors elle peut juste souffrir, manquer d’air, suffoquer. Alors qu’elle s’agite, qu’elle tente en vain de se défendre, de récupérer de l’air qu’il lui refuse, il s’agenouille à ses côtés, de penche sur elle, et pose ses lèvres sur sa gorge. S’il était un strigoï ou même un moroï perfide, il ne se contenterait pas de ça. Il percerait la peau, et la mordrait, mais il le s’abaissera pas à ça. « Échec et mat, ma iolie. »