Parfois il faut savoir se taire.

Bellamy souffre. Il n’arrive toujours pas à croire qu’il ne verra plus Octavia, malgré les jours qui ont défilés. Les Azgeda les ont laissé partir, et sont maintenant présents eux aussi, vers l’arche. Mais Bellamy s’en fout royalement de ça. Même lorsqu’il croise Echo, il n’arrive plus à éprouver toute la haine qu’il y avait il y a plusieurs jours. Non, il est vide. Clarke tente de lui remonter le moral, mais rien n’y fait. En lui, c’est le vide total. Il a failli à sa tâche et jamais il ne pourra rattraper son erreur. De toute manière, depuis qu’il est sur Terre, il n’a pas arrêté de blesser sa petite sœur, jusqu’à ce qu’elle finisse par lui tourner totalement le dos. De leur tourner le dos, à eux, leur clan. Et tout ça, c’est sa faute. Et voilà, maintenant, le Praimfaya arrive et ils se retrouvent tous pris au piège. C’est une course contre la montre qui s’annonce. Mais même ça, Bellamy n’arrive pas à y croire. Tout ce qu’il voit, c’est les gens qui courent un peu partout, mais sans réellement se presser. Peut-être qu’ils auraient dû avec Clarke dire la vérité. Dire à tous les habitants de l’arche que leur vie est en jeu et que nul ne sait s’ils vont s’en sortir. Mais encore une fois, lui et la blonde ont dû prendre une décision qui va peser lourd sur leurs épaules. Et il ne sait pas s’il va être capable de l’accepter encore longtemps. Se relevant de sa couche, il sort précipitamment de sa chambre. Il faut qu’il s’occupe l’esprit, avant de finir fou. Dès qu’il ferme les yeux, pour se reposer, le visage d’Octavia apparait, le réveillant en sursaut et en sueur. C’est bien à cause de ce manque de sommeil qu’il a les nerfs à vifs et que son visage est marqué par des cernes importants. Mais il s’en moque de son apparence. Après tout, la fin du monde est proche. Le nombre de malades ne cesse de s’agrandir de jour en jour. Avant que le Praimfaya frappe, combien d’hommes vont-ils encore perdre ? Trop, Bellamy le sait. Et il n’y a pas à dire, ça fait des hommes en moins pour travailler sur la réparation de l’arche. Soupirant, il se passe une main sur le visage, tout en marchant d’un pas rapide dans les couloirs. Sortant, il ressent tout de même du soulagement en voyant qu’il ne pleut pas. La pluie acide, devient vraiment dangereuse pour tout le monde. Ses pieds s’enfoncent dans la boue, mais il s’en fout. Du coin de l’œil, il voit des groupes en train de rire, ou de discuter tout simplement. Certains le saluent, et même s’il éprouve de la culpabilité à leur mentir, il est persuadé que c’est pour leur propre bien. Avançant, il passe devant un groupe. Ne regardant pas vraiment de qui il s’agit, il entend pourtant le prénom de sa sœur. Se retournant vivement, il voit Murphy. Et s’en est trop pour lui. Avançant d’un pas rapide, il attrape le jeune-homme par le col de sa veste et le plaque contre le mur avec violence. Son visage est déformé par la fureur. « Je t’interdis de prononcer son nom. Au lieu de dire des conneries, tu devrais aider les autres, comme tout le monde ! »